lundi 3 juillet 2006, 10h00
Quand la partition joue les fausses notes...
Des gestes répétitifs, des postures difficiles à tenir, un environnement bruyant, sans oublier le stress... Pas étonnant que les musiciens souffrent aussi de maladies professionnelles. Et notamment de troubles musculo-squelettiques (TMS).
Le violoniste est ainsi particulièrement exposé aux cervicalgies, dorsalgies et lombalgies. Au même titre que le violoncelliste ou le contrebassiste qui souffrent en plus, d'eczéma ! Dans la plupart des cas, la position de l'instrument bien sûr mais aussi la posture sont en cause.
"Si les musiciens victimes de tendinites aux poignets ou de problèmes divers aux bras ou aux épaules ne veulent pas que cela se reproduise, il est indispensable de leur montrer quelles postures ils doivent s'efforcer d'adopter" précise un kinésithérapeute, dans Travail et Sécurité, le magazine de l'Institut national de Recherche et de Sécurité (INRS). Ce n'est pas simple, surtout quand la mauvaise posture en question est acquise depuis l'enfance...
Et le stress...
Pour les pianistes, le travail sera principalement centré sur la position du bassin, dont découle celle du cou. Le violoniste cherchera surtout à soulager son bras gauche, qui tient l'instrument. Pour cela il devra "désolidariser les différentes parties du corps qu'il utilise". Facile à dire... D'autant que le stress et son cortège de crispations s'invitent bien souvent aux représentations publiques.
Outre les TMS, le bruit peut aussi représenter un redoutable ennemi pour les instrumentistes. Un ennemi contre lequel la lutte s'avère difficile. Quelques moyens de prévention existent, comme les bouchons en silicone réalisés sur mesure, qui ne déforment pas les sons. Mais ils imposent une période d'accoutumance assez longue. L'organisation spatiale de l'orchestre doit également être prise en compte en "jouant", par exemple, sur l'espacement des musiciens. Mais là encore, la chose n'est pas simple. Particulièrement lorsque ces derniers sont dans une fosse à l'espace limité, dont les parois réverbèrent les sons.
Sources: Travail et Sécurité n°663 - Photo Elodie Bailly - Fotolia